
Santorin, entre ciel et mer
Un beau ciel. Pressés d’explorer l’île, nous décidons d’effectuer la randonnée sur la caldeira sur la dizaine de kilomètres longeant la mer qui rejoint Fira, à l’Ouest, à Oia, dans le Nord.
Nous débutons notre excursion avec la traversée de la ville de Fira, ses façades blanches pittoresques et ses ruelles ombragées, pavées de pierre de lave noire. Celles-ci nous mènent jusqu’au charmant village de Firostefani. On se repose quelques instants dans sa fraîcheur. Nous continuons notre marche, passant devant quelques chapelles colorées blotties dans les rochers brûlants. Le village se déploie tout en longueur au bord du précipice de la somptueuse caldeira faite de falaises noires. Le silence règne. La vue est à couper le souffle. On devine avec aisance où l’île centrale s’est effondrée à la suite de l’explosion du volcan de marbre blanc, volcan toujours en activité. Les petites îles qui ont résulté de l’explosion émergent de l’eau chaude turquoise. La baie recèle encore de morceaux de pierre ponce qui flottent à la surface, comme autant de pierres précieuses. On se sent flotter entre ciel et mer. Après avoir traversé Imerovigli, le point le plus haut de la baie, on arrive enfin à la fameuse Oia, ancien village de pêcheurs et de capitaines. Perchée sur la crête de la caldeira, la ville est fière d’une blancheur éblouissante, au camaïeu de bleus sur les dômes d’église. Sur ses falaises abruptes, les maisons tombent en cascade vers le bleu immaculé de la mer Egée. Une harmonie interrompue que par les bougainvilliers. Les escaliers courent entre les maisons, les chapelles s’accrochent au flanc de sa falaise.
Aucun doute, nous sommes bien dans les Cyclades... Si les îles grecques rivalisent toutes de beauté, on élit souvent Santorin comme l’une des plus belles îles du monde. Inondée de lumière, ponctuée de bleu roi, on se perd volontiers dans sa grâce de carte postale. L’île-volcan a la beauté dramatique des lieux suspendus dans le temps. Les inconditionnels d’histoire parmi nous visiteront ses lieux archéologiques insolites, l’île se vantant d’un mini-Pompeii nommé Akrotiri. Partout sur l’île, le passé volcanique tend à nous faire penser au continent mythique perdu de l’Atlantide. Chaque contour du paysage nous raconte un passé dramatique, mais Santorin n’a pour autant rien de mélancolique. On s’adonne à la dolce vita sur ses plages de sable noir ou ses criques ensorcelantes au sud d’Akrotiri. On déguste ses tablées de produits frais et locaux et mets traditionnels. Sans oublier les vins pour lesquels Santorin est célèbre, la culture de la vigne s’y perpétue en effet depuis 3500 ans. Toute la richesse de la Méditerranée est donc concentrée à Santorin, où la brise est légère et le soleil bien chaud, entre histoire, nature et farniente.
Pratique
La haute saison se déroule en Juillet et Août. La meilleure saison est Juin, quand les produits sont frais et les foules moins abondantes. Les températures sont chaudes mais loin d’être aussi brûlantes que durant les mois suivants. Les lignes de ferry sont pour la plupart ouvertes.
Par bateau, il existe des liaisons d’Athènes pour les îles de Paros, Naxos et Mykonos. Sinon l’aéroport de Santorin, Kamari, est joint aux plus grandes villes d’Europes par des vols directs. De l’avion, la vue est particulièrement spectaculaire, tel un puzzle de cinq îlots qui formaient, avant l’explosion, une seule et même île. Une fois arrivés, il est préférable de louer une voiture ou un scooter.